Jour J-4 : arrivée dans la station de l’Alpe d’Huez en fin de matinée et pris possession de notre « nid d’amour » pour la semaine. A la fois ravi et fatigué par le voyage, l’après-midi ne sera qu’une légère petite marche à pied, histoire de découvrir la station.
Jour J-3 : l’envie de découvrir le paysage nous emmène dans une marche à pied vers la route des lacs. Sacs à dos, pull et bouteille d’eau, nous voilà parti avec femme et enfants vers de nouveaux horizons. Arrivé au lac, la plus grande catastrophe qui pouvait m’arriver, m’arriva : je viens de me tordre la cheville et un bel oeuf de poule apparaît. Etant au bord du lac, je plonge ma cheville dans l’eau qui devait être environ à 10°. Les larmes me montent au nez et vois mon rêve de triathlon à l’Alpe d’Huez disparaître à la même vitesse que ma cheville me lance.
Au bout d’une demi-heure de trempette, je prends la décision de redescendre dans la station à pieds sans écouter les conseils de mon épouse qui voulait me rechercher en voiture. Mais quelque peu titubant, j’ai préféré marcher afin, peut-être, me rassurer. Une fois à l’appart, relaxation, massage par ma moitié de ma cheville jusqu’à ce que la douleur diminue. Mon espoir diminuait d’heure en heure mais pris la décision de ne pas faire de plan sur la comète et d’attendre la veille pour prendre une décision sur ma participation au LD.
Jour J-2 : nous sommes parti faire une petite ballade à pied afin de voir si ma cheville tiendrai et surtout savoir si je pourrai courir ! Mais malheureusement, marcher c’est ok mais courir cela me paraissait pas encore possible. Ce n’est pas grave car il me reste encore une journée pour me reposer. Il me restait à savoir si je pouvais pédaler donc j’ai pris mon vélo et ai descendu une parti de l’Alpe d’huez pour le remonter ensuite et là……..génial, je ne ressent rien, aucune douleur, parfait pour finir la journée et remonter le moral et avec ça, un coup de piscine en plein air avec les enfants et quelques longueurs et tout va mieux.
Jour-1 : essai de course à pied concluant mais légèrement tendu, ma cheville change et passe par toutes les couleurs. Je prends donc la décision de participer et vais chercher mon dossard.
Jour-j : 6h du matin, gros petit déjeuné et dernière vérification du matériel afin de ne rien oublier. Strapping renforcé pour m’aider à contrôler la cheville .J’enfourche mon vélo en entreprend la descente de 45min vers le lac du Verney. Je ne suis pas seul sur la route, beaucoup de triathlètes sont dans le même état de concentration et d’inquiétude. Une fois dans le parc à vélo, je me prépare et profite d’avoir 2 collègues du club pour me détendre un peu en papotant. Direction la ligne de départ, l’eau doit être à -15° et non pas 15° comme il a été annoncé. J’ai du pisser au moins 4 fois dans la combi pour réchauffer la bête!
Ca y est, c’est parti pour quelques heures d’effort. C’est dans des moments comme celui-ci où on repense à toutes les bonnes paroles des copains qui sont loin mais qui compatissent à notre folie……
Pas de surprise pour la natation, tout c’est bien déroulé, j’avais même le temps d’avoir une petite pensée pour mes enfants, ma femme et mes amis mais surtout pour mon ami parisien qui appréciera d’être là, l’année prochaine sur le CD!! (Même s’il ne le sait pas encore). Sorti de l’eau tranquille et direction mon vélo.
Je prends mon temps pour me restaurer et reprendre mon souffle. Le stress de la route m’envahi car je ne sais pas vers quoi je vais : 3 cols à passer sont pour moi une véritable difficulté.
Le 1er a franchir est le col de l’Alpe du grand-serre que j’ai monté à 10 de moyenne mais tout en ayant le sentiment de ne pas avoir puiser dans les réserves ; cela est de bonne augure pour la suite. Faux plats descendants pour arriver au 2ème col dénommé le col d’Ornon. Grosse difficulté car, en plus du dénivelé, le soleil s’est mis à chauffer (30° à l’ombre mais il n’y avait pas d’ombre). Un moment de répit avec une belle descente vers la montée de l’Alpe d’Huez où j’ai réussi à friser les 90km/h, même les motos ne pouvaient me doubler. Dernier ravitaillement à Bourg d’Oisans avant d’attaquer la fameuse montée.
21 virages mythiques à gravir, un magnifique soleil me tape sur les épaules, la température à frôlée les 38° mais j’étais plus inquiet par le retard que je prenais car je pensais à ma tribu qui m’attendais au virage n°1. La montée se fait toujours en prise, pas de répit, les jambes toujours en prise direct sur les pédales, jamais j’ai pu récupérer sur une partie moins raide car il n’y en a pas !! Malgré cela j’aperçois le virage n°1 avec ma tribu qui est soulagée de me voir enfin : ils étaient inquiets car j’avais pris plus de 40min de retard sur mes prévisions. Tout va bien, ils me reboustent et atteint le parc à vélo.
J’aperçois mes baskets qui m’attendent avec impatience. Je m’assois et prends le temps de récupérer 2min et de mettre mes baskets correctement car, avec la strapping, cela complique la tâche. 3 tours de 7.1km dans la station sur du terrain mixte. Des montées et des descentes rythment la CaP. J’ai alternée la marche et la course car je sentais que j’étais physiquement diminué. Pas de douleurs mais plutôt l’inquiétude d’une cheville qui ne tient que par son strapping.
Une fois les 3 passages fait, je bifurque sur la droite et entâmes la ligne d’arrivée avec mes enfants dans chaque main : un super souvenir. Dixit mon fils « Papa, on va plus vite que toi !!!!!! »
47min de nat, 6h30 de vélo et 2h43 de CaP, voilà une journée de 10h10 d’effort avec le sentiment d’avoir dépassé mes limites psychologiques et physiques.
Merci à tout mes supporters et vivement l’année prochaine